lundi 31 mai 2010

La Suisse plus verte que l'Italie

Ho là, la Suisse diffère de l’Italie certes. Toutefois le récent billet de Patrick m’oblige à nuancer : si la sociabilité des gens, la géographie de la botte et l'art du café nous ébahissent en Italie, ce pays a beaucoup à envier à la Suisse. Au chapitre des bonnes pratiques environnementales entre autres.

Petit tour à l’épicerie de Saint-Moritz, grande surprise. Quantité de produits biologiques, de mueslis plus naturels que transformés, de barres de cholocat (suisse bien sûr), et du pain frais digne de ce nom et même du lait longue conservation (UHT) bio.

L’Europe est le premier marché bio au monde. La Suisse a été précurseur à cet égard. Son terreau a engendré Laure Waridel, ambassadrice de la consommation responsable au Québec.

La Suisse arrive en 2e place au palmarès des pays les plus « verts » après la Suède, conclut l'édition suisse de juin 2010 de Reader’s Digest après analyse des bonnes pratiques environnementales de 29 pays de ce côté-ci de l’Atlantique. L’Italie ? Au 16e rang.

Pas étonnant quand on apprend que plusieurs villes italiennes se sont fait taper les doigts cette année parce qu’elles n’ont pas encore d’installations écologiques répondant aux normes de l’UE pour le traitement de leurs eaux usées.

Dans plusieurs des appartements que nous avons loués, aucun contenant prévu pour le recyclage. Zéro cueillette sélective. Ainsi à Palermo (Sud du pays), à Rome et à Soriano (centre) nous n’avons rien recyclé faute d’endroits où porter nos affaires. À Lucca en revanche même les rebus organiques étaient ramassés, deux, trois jours par semaine.

Si le contraste entre l'offre suisse et italienne frappe au supermarché, il y a de l'espoir. Les Italiens mettent plus qu'avant de produits bio (ou contenant moins de cochonneries chimiques) dans leur panier d’épicerie. La consommation de nourriture bio a augmenté de 8% de 1994 à 2009 selon La Repubblica du 28 mai 2010 : les produits ayant le plus crû sont les confitures, les jus de fruits sans conservateur ni colorant, les épinards, les cerises, les fraises, les carottes. Plus recherchés encore, les œufs bio, dont les ventes ont bondi de 24,3% en 2009. Ce marché jadis de niche serait en train de gagner les masses, résumait le quotidien orienté à gauche.

Vache broutant dans un alpage italien











Roxane, tu aurais sourcillé dans le rayon des pommes de l'épicerie suisse : de gros paquets de ces fruits de marque maison classés par couleur, et une catégorie – non identifiée précisément – portant ce nom bizarre : « pommes idéales pour les enfants ». Sous ce nom débile, en petits caractères : « goût sucré ».

Jardin privé, Bolzano

Vidéo Giro

Pas facile de filmer le peloton. Avant le départ officiel de l'étape du 22 mai 2010, les coureurs ont pédalé en zone dite neutre, comme c'est la coutume, et je pensais qu'ils iraient plus lentement... Enfin. J'ai quand même eu le temps de faire le clip que voici.


dimanche 30 mai 2010

Giro, la fin

Le Giro 2010 s'est terminé dimanche à Verona (où nous sommes passés dimanche dernier) avec un court contre-la-montre individuel.  L'étape de vendredi qui passait par le col du Mortirolo fut décisive et aucun des prétendants n'a pu suivre le rythme des trois Italiens: Basso, Scarponi et Nibali.  C'est donc Ivan Basso qui gagne le Giro 2010.

Allez voir ici pour une image spectaculaire de l'étape de samedi qui empruntait Passo Gavia.  Vous comprendrez aussi pourquoi nous n'avons pas pu emprunter le Stelvio Pass !

Mercredi dernier j'ai parcouru une partie de l'étape avant les coureurs.  Finalement cette étape aura été très tranquille pour les leaders, malgré la Passo delle Palade que j'ai grimpée non sans effort.  Près de 20km de montée, dont les trois premiers avec des longues sections à 12-14-15%.  Ensuite un faux plat et finalement 12,5 km à 6.8% !  J'ai poursuivi ma route avec la Passo Mendola, beaucoup plus facile et ensuite la longue descente vers Bolzano.



Quelques images des coureurs et du trajet...

À la sortie de Bolzano, 100 km à faire à l'étape



Dans le village de Nalles, 18 km avant le sommet



Sommet Passo delle Palade

 
Un autre col: Mendelpass ou Passo Mendola














Départ de Ferrara le 23 mai dernier, maillots verts et rose (leader)





samedi 29 mai 2010

Bolzano (Haut-Adige)


Suivant notre billet d'hier nous publions une sélection vite faite d'images, toutes prises dans la ville de Bolzano. Notre quartier ressemble à une banlieue même si c'est à 10 minutes de marche du centre via une promenade asphaltée et très ombragée longeant une immense aire de jeux.









































(Vraiment, nos enfants n'auront jamais été aussi malheureuses - perception de 5 ans - de quitter un endroit.)


La Suisse ? Non merci.

On nous demande souvent (du Canada, et ici en Europe) pourquoi on s'est restreint à l'Italie durant les neuf mois (ou presque) de notre aventure.

Aujourd'hui, le col du Stelvio étant encore fermé à cause de l'enneigement, nous avons bifurqué par la Suisse. Nous y sommes depuis hier après-midi, au centre de St-Moritz.  Assez longtemps pour nous rappeler à quel point la vie est belle en Italie.

Ne vous en faites pas, les Alpes suisses sont encore là, toujours aussi majestueuses et enneigées. Il fait un peu frais en ce 29 mai à St-Moritz, 1850m d'altitude. Et l'Italie nous manque...

Premièrement les prix: complètement ridicules, déjà que Bolzano nous apparaissait overpriced en comparaison avec le reste de la botte, ici à St-Moritz c'est de l'arnaque pure et simple. Prenez les prix de la Sicile, des Pouilles et même de Rome et multipliez par 2 et même 3. Pas 20-30% plus cher, 100 et 150% plus cher.

Deuxièmement, le caffe. On se croirait à Montréal. Sans commentaire.

Bon, on arrête de chiâler et on vous laisse sur quelques images de St-Moritz sous les nuages. Ciao ou Auf Wiedersehen ! On retourne en Italie dans quelques heures, direction Pianello del Lario sur le bord du Lac Como.


vendredi 28 mai 2010

Frühstück à Bolzano

Nous ne sommes plus en Italie. Nous sommes à Bolzano/Bolzen. Géographiquement nous sommes toujours dans la botte, dans la région du Trentino-Alto Adige. Culturellement nous sommes en Autriche.

Les déjeuners, par exemple. Patrick a trouvé des pains avec des graines, les meilleurs pains (italiens) que nous ayons mangés. Avec la crema di lamponi de l'entreprise autrichienne Darbo, cela nous change des pâtisseries au Nutella ou à la marmelade.



Les vaches bilingues qui broutent dans ce paysage alpin sont heureuses (dirait ma soeur) alors elles produisent du bon lait. Parole de Charlotte, c'est le meilleur lait du monde ! Et que dire des yogourts du Südtirol, que nous privilégions à l'épicerie depuis le début de notre voyage, comparables aux produits Liberté peut-être.

L'accueil, le service, la conduite automobile, même les habitations sont différentes. Dans le trafic nous avons vu des scooters attendre en file derrière des voitures au lieu de se faufiler à gauche à droite. Displine germanique !

Revenez dans 24 heures pour voir nos photos. En attendant ces infos en vrac sur Bolzano :
  • 103 609 habitants au 30 avril 2010,
  • un quotidien en italien,
  • un quotidien en allemand,
  • pour avoir un apercu des vins de la région, voir ici,
  • non loin, la ville de Trento compte plus de 400 km de pistes cyclables ; combien à Bolzano je l'ignore mais, chose certaine, nous aimerions vous reparler de l'aménagement urbain pour cyclistes et piétons.

mercredi 26 mai 2010

Roméo, Juliette et la mort

Je voulais intituler ce billet « Aimer, manger et mourir » pour vous parler d'asperges blanches et de fraises d'Émilie-Romagne récoltées en mai (!) mais je trouvais que cela avait l'air copié sur Eat, Pray, Love dont j'ai lu la partie italienne (Eat) et que j'ai abondonné parce que trop cucul à mon goût (une adaptation cinématographique avec Julia Roberts est en production). Anyway. Je vous parlerai plutôt de Roméo et Juliette...

Nous sommes passés à Verona, ville d'histoire avec un «s». C'est la ville des célèbres Roméo et Juliette - quelle publicité pour Verona quand même...

Comme des zillions de touristes j'ai photographié le balcon supposé de la « Juliette » des familles rivales ayant inspiré Shakespeare avant de lire - merci Wiki - que ce balcon-là relevait d'une construction bien plus récente. C'est pour la galerie.

Autre histoire tragique, celle de Parisina et Ugo. La jeune épouse de Niccolo III était tombée amoureuse de son fils de 19 ans, issu d'une précédente union. Quand le roi du trône des Este a eu vent de la liaison de sa femme avec Ugo, il a fait emprisonner les deux amants dans le dongeon du château familial et leur a fait couper la tête.



Château d'Este ou de San Michele à Ferrara : les trois cellules sont au bas de la tour de gauche

Quelle histoire !


Les filles et moi-même avons visité avec intérêt les trois cellules du château. Des rayons de soleil éclairent à peine la cellule la plus grande. Situées un étage au-dessous, les deux autres cellules sont encore plus lugubres. C'est là que les amants ont été tués sur l'ordre de Niccolo en 1425.

















Pont-levis du château


Pour finir et toujours dans un registre funeste, cette proclamation imprimée durant le Première Guerre mondiale et conservée dans un musée sur la Résistance et le Risorgimento à Ferrara (ce coin de pays joua un rôle de premier plan dans l'unification de l'Italie). Il y a l'intransigeance et l'autorité du texte. Notez aussi comment c'est écrit, en particulier comment on (sur)saute entre le deuxième paragraphe et le troisième.
Il est strictement défendu aux habitants de tout sexe de quitter leurs maisons tant que cela n'est pas absolument nécessaire pour faire de petites courses, afin d'acheter des vivres ou abreuver le bétail. De nuit il est absolument défendu de quitter les maisons dans toutes les circonstances.
Quiconque essaie de quitter la localité, de nuit ou de jour, sous quelque prétexte que ce soit, sera fusillé.
Arracher les pommes de terre ne peut se faire qu'au consentement du Commandant et à la surveillance militaire.
Les troupes allemandes ont l'ordre d'exécuter strictement ces dispositions, par des sentinelles et des patrouilles, qui sont autorisées à tirer sur quiconque manque à cette disposition.

lundi 24 mai 2010

Émilie Bord-du-Pô

Nous sommes restés dix jours en Émilie-Romagne à Ferrara. Une partie du centre historique (lui aussi faisant partie du patrimoine mondial de l'UNESCO) date du Moyen Âge, l'autre de la Renaissance.

Encore ici une certaine idée de ce que devait être une cité idéale inspira l'aménagement urbain et le plan des rues dont voici quelques images.

La rue Mentana

Le corso Ercole I d'Este menant au château d'Este


Autre corso, celui-là au pavement plus moderne

Rue caractéristique de notre quartier, Santo Spirito


Christophe Colomb débarquait aux Bahamas lorsque débuta la construction du palazzo Bevilacqua où, 518 ans plus tard, Internet nous donnait la chance d'y dénicher un appartement.

Charlotte dans l'escalier menant à l'appartement

Cortile du palazzo Bevilacqua

Les cours intérieures sont nombreuses à Ferrara. Nous avons été privilégiés de pouvoir profiter du silence et de la beauté de ce cortile. Mais il n'en a pas toujours été ainsi... La propriétaire de l'appartement nous a raconté qu'il y avait là un stationnement auparavant. Il a fallu que des propriétaires en convainquent d'autres de l'agrément de cette chose photographiée ci-dessus pour que les autos cèdent la place à ce jardin (seulement quatre garages intérieurs sont accessibles depuis la même cour pour plus d'un quinzaine d'appartements).


Ferrara a conservé une partie de ses remparts comme Lucca mais ceux-ci sont moins bien préservés, et la ville plus étendue de sorte qu'en dix jours, nous n'en avons fait le tour qu'au pas de course !

Deux fois plus longue, la promenade aménagée sur ou en bordure des murs est presque aussi jolie. Pas de montagne ni de colline en vue : c'est la plaine du Pô, ses terres agricoles et ses industries qui s'étendent à perte de vue. Voici des images de trois autres villes de la région.

Parma


Modena






















Bologna,
chef-lieu de l'Émilie-Romagne

vendredi 21 mai 2010

Toujours vivant

Pause kétaine. Je pense à la toune Toujours vivant de Gerry Boulet quand je regarde cet autoportrait vidéo de Patrick :


jeudi 20 mai 2010

Giro 2010

Vous ne suivez pas le tour d'Italie ? Pas surprenant, compte tenu du peu d'intérêt pour le cyclisme professionnel au Québec. Pourtant, ce tour est probablement le plus spectaculaire des trois Grands Tours (Giro, Tour de France, Vuelta) – ok, je suis un peu biaisé – non seulement pour l'aspect sportif, mais aussi pour les paysages et la variété du terrain.

Cette année il manque quelques favoris dont Contador, les Schlecks et Lance, vu le Tour de Californie qui prend de l'ampleur et a été déplacé à la mi-mai.

La première semaine, amorcée à Amsterdam pour trois étapes hors-Italie, s'est conclue avec l'étape épique de Montalcino (222 km, dont les derniers 19 sur strade bianche, routes non pavées typiques de la campagne Toscane). Sous la pluie, cette étape a fait un carnage dans le peloton et retranché quelques favoris (Wiggins, Sastre) à plusieurs minutes du gagnant Cadel Evans. Vinokourov sort grand gagnant de cette première semaine. Photos de l'étape vers Montalcino ici.

Hier (mercredi), grosse surprise pour l'étape de l'Aquila: échappée de 50+ coureurs dont plusieurs gros noms. Le peloton endormi, drogué ou trop fatigué ne réagit pas. Résultat les échappés prennent jusqu'à 18 minutes d'avance à un certain point. Au final, le classement général est complètement chamboulé. Evans et Vinokourov se retrouvent à environ 9 minutes et Sastre et Wiggins reviennent dans le coup.

Ça promet donc pour la suite, particulièrement à compter de samedi pour le début des choses sérieuses à l'approche des Dolomites.

Ferrara, où nous sommes présentement, accueille le départ de l'étape de samedi (205 km se terminant à Asolo en Vénétie, dont l'ascension du Montegrappa et ses 18,9 km à 7,9 %). Nous irons donc voir de près le cirque du Giro samedi après le déjeuner.

Après, ce sera les montagnes et nous aurons la chance de voir les coureurs passer à Bolzano (notre prochain lieu de séjour) pendant l'étape du mercredi 26 mai. J'essaierai de les attendre au sommet de Passo delle Palade (19 km à 6,6 % 1523 m) pour les regarder souffrir un peu ! Ça se termine le dimanche 30 mai à Verona avec un court contre-la-montre individuel.

Bon Giro !


Cinq jours dans la province d'Ascoli

Que connaissez-vous des Marche ? Cette région du centre de l'Italie est encore peu fréquentée par les touristes non-italiens (ceux-ci y vont pour les plages de l'Adriatique en été). Nous avons passé cinq jours en campagne, à un kilomètre de Patrignone (1 bar/pizzeria et 1 alimentari) et trois kilomètres de Montalto delle Marche (belle ville médiévale). C'est dans la partie au sud de la région, province d'Ascoli Piceno.
Notre maison

Paysages campagnards, routes tranquilles et tortueuses, sommets enneigés des Monti Sibillini au loin, vignes et oliviers. Le paradis (encore une fois) des cyclistes avec de bonnes jambes (vu le dénivelé important).

Nous retenons de ce séjour la bonne nourriture, la belle ville d'Ascoli Piceno et les paysages. Erica et Charlotte ont bien apprécié la piscine de notre maison malgré l'eau un peu froide !




Côté vin, nous avons visité un petit producteur de vin bio: Fiorano. Leur Terre di Giobbe (Rosso Piceno Superiore DOC) à sept euros la bouteille était particulièrement bon. Les jumelles ont bien apprécié leur huile d'olive.


Nous n'avons pas eu le temps d'aller explorer les plages de sable de la côte adriatique qui est à 35 minutes de Montalto.

Que dire de plus sinon que j'aimerais bien retourner dans cette région pour le vélo, le calme de la campagne, le vin et la bouffe – vous auriez aimé être avec nous le premier soir lorsque nous sommes allés manger chez notre voisin (un restaurant de campagne populaire chez les locaux), pas de menu, des antispasti pour une armée entière... on vous donnera l'adresse si vous y allez.


Café du matin sur la terrasse



Quelques images d'Ascoli Piceno