mercredi 26 mai 2010

Roméo, Juliette et la mort

Je voulais intituler ce billet « Aimer, manger et mourir » pour vous parler d'asperges blanches et de fraises d'Émilie-Romagne récoltées en mai (!) mais je trouvais que cela avait l'air copié sur Eat, Pray, Love dont j'ai lu la partie italienne (Eat) et que j'ai abondonné parce que trop cucul à mon goût (une adaptation cinématographique avec Julia Roberts est en production). Anyway. Je vous parlerai plutôt de Roméo et Juliette...

Nous sommes passés à Verona, ville d'histoire avec un «s». C'est la ville des célèbres Roméo et Juliette - quelle publicité pour Verona quand même...

Comme des zillions de touristes j'ai photographié le balcon supposé de la « Juliette » des familles rivales ayant inspiré Shakespeare avant de lire - merci Wiki - que ce balcon-là relevait d'une construction bien plus récente. C'est pour la galerie.

Autre histoire tragique, celle de Parisina et Ugo. La jeune épouse de Niccolo III était tombée amoureuse de son fils de 19 ans, issu d'une précédente union. Quand le roi du trône des Este a eu vent de la liaison de sa femme avec Ugo, il a fait emprisonner les deux amants dans le dongeon du château familial et leur a fait couper la tête.



Château d'Este ou de San Michele à Ferrara : les trois cellules sont au bas de la tour de gauche

Quelle histoire !


Les filles et moi-même avons visité avec intérêt les trois cellules du château. Des rayons de soleil éclairent à peine la cellule la plus grande. Situées un étage au-dessous, les deux autres cellules sont encore plus lugubres. C'est là que les amants ont été tués sur l'ordre de Niccolo en 1425.

















Pont-levis du château


Pour finir et toujours dans un registre funeste, cette proclamation imprimée durant le Première Guerre mondiale et conservée dans un musée sur la Résistance et le Risorgimento à Ferrara (ce coin de pays joua un rôle de premier plan dans l'unification de l'Italie). Il y a l'intransigeance et l'autorité du texte. Notez aussi comment c'est écrit, en particulier comment on (sur)saute entre le deuxième paragraphe et le troisième.
Il est strictement défendu aux habitants de tout sexe de quitter leurs maisons tant que cela n'est pas absolument nécessaire pour faire de petites courses, afin d'acheter des vivres ou abreuver le bétail. De nuit il est absolument défendu de quitter les maisons dans toutes les circonstances.
Quiconque essaie de quitter la localité, de nuit ou de jour, sous quelque prétexte que ce soit, sera fusillé.
Arracher les pommes de terre ne peut se faire qu'au consentement du Commandant et à la surveillance militaire.
Les troupes allemandes ont l'ordre d'exécuter strictement ces dispositions, par des sentinelles et des patrouilles, qui sont autorisées à tirer sur quiconque manque à cette disposition.

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