mardi 20 avril 2010

Vivre

Raw. Crue. Libre. La vie sans ostentation : c'est ce que j'ai vu à Napoli. Un lieu où les apparences semblent réelles. Comme s'il n'y avait rien de fake chez les gens... « Je sentais que j'étais dans un lieu vrai : dans un des lieux vrais du monde » aurait écrit Carlo Levi, l'auteur du Christ s'est arrêté à Eboli.

La bédaine du pizzaiolo pend, et personne pour la trouver vulgaire.

Un ballon surgit dans la rue ? Il n'y a pas de problème. Dans une petite rue du centro storico, un petit gars court. Voir vidéo ci-dessous.



Il n'y a pas de problème, pas de droit d'honneur du conducteur. On ralentit, on contourne. Et la vie continue.

C'est aussi simple que ça.

Dans un pizzeria où nous attendons d'être servis, un petit groupe de gens entrent et se servent dans le frigo de la place, avec la bénédiction de la serveuse. Elle leur sourit. Ils boiront leur bière dehors en attendant que des tables se libèrent en-dedans.

Le dehors et le dedans, le Vésuve et la lave, la mer et le sel. La vie coule sans contrainte malgré la menace d'éruptions et de tremblements de terre, là-dessus cette citation délicieuse de Jean-Noël Schifano trouvée dans la bibliothèque de la veuve :
« Naples unit d'une façon obscène son présent et son passé, présent et passé copulent sans trêve ; Naples vit son présent dans son passé, comme un adulte qui n'aurait pas momifié le môme qu'il a été et ferait la nique au monde collet monté. » (Naples, Éditions Autrement, coll. L'Europe des villes rêvées,1987, p.14)
D'après ce livret la camorra est la faute des Espagnols (ils l'auraient 'importée' au début du XVIe siècle) et tous les documents officiels napolitains étaient rédigés en grec à l'époque de l'Empire romain. « Les Napolitains sont jaloux de leur liberté, et préfèrent vivre nus et libres plutôt que couverts d'or et menacés de persécution. » (Ibid, p. 13)

J'ai l'impression que la vie n'est peut-être (surtout ?) pas plus facile à Naples, mais qu'elle est plus simple. On joue au ballon, on mange, on se marie, on baise et on meurt.

J'ai lu quelque part qu'à Naples, on ne vit pas avec la peur mais avec la mort, donc il fait bon vivre.

1 commentaire:

  1. Merci de vos récits de voyage, j'ai eu aussi les même sentiments lors de mon passage à Salerno et à l'intérier des terre à Siano ou j'ai aussi de chers amis.
    Cordialement

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