mercredi 30 juin 2010

Ce qui nous a manqué

On ne va pas chialer longtemps, juste une vingtaine de lignes.

Voici la liste de ce qui nous a manqué pendant notre long séjour en Italie :
  • un couteau de chef,
  • des sacs Ziploc,
  • un toaster (seuls deux ou trois appartements en étaient équipés),
  • le Paradis perdu, le Pansu et l'Irrésistible*,
  • de bons sushis,
  • un Jean Coutu pour les Q-tips, le savon à vaisselle et les produits d'hygiène sept jours sur sept (et pour le plaisir d'aller perdre son temps dans ce lieu de culte du moi),
  • une baignoire,
  • des compagnons de jeux,
  • les cousins,
  • Bourriquet,
  • des compagnons d'aventures avec qui partager – autour d'une table – ce que nous avions vécu.
* pains du Fromentier, fondé par Benoit Fradette, retracé sur le web en France mais on ne dit pas où pour ne pas le déranger - lire ce document qui date un peu pour comprendre l'attrait qu'a eu cette boulangerie dès ses débuts à Montréal

samedi 26 juin 2010

Le goût

Quel aura été le goût dominant de notre périple ? Celui de la tomate je dirais.

Nous avons mangé au moins 30 formes de pâtes différentes apprêtées de maintes façons, toujours cuites al dente sauf une fois ou deux, c'est dire le respect dévolu à cette invention en Italie. Nous n'oublierons pas de sitôt les caramelle, des pâtes en
forme de bonbons, farcies aux champignons et dégustées dans un restaurant de campagne près de Cortona...



Ici des ronds électriques, 
pratiquement partout ailleurs au gaz




Mémorable aussi, cet espadon cuisiné à Palermo à quelques mètres du marché où nous l'avions pêché acheté. Avec des câpres locales au sel et du citron de Sicile...

Les côtes de veau tranchées devant nous à Lucca, jamais préparées d'avance...

La foccaccia de Giusto...

Les oranges cueillies sur notre balcon romain et dans un stationnement
(!) de Pompéi...

Le parmesan, le grana padano, la mozzarella, sans oublier le pecorino romano...

Les olives. L'huile surtout. Ah ! l'huile d'olive... plein de régions prétendent en produire de la très bonne...

La cuillère à soupe de pesto maison coiffant les penne d'une cantine familiale de Massa Carrera n'a pas trouvé d'égal ailleurs, même pas à Genova...

Le vino rosso et le prosecco, moins chers qu'un Coke.










À Matera, caffè au décor contemporain où l'on consomme old fashion : debout au bar


Le caffe. Le breuvage et le lieu. Les deux symbolisent les Italiens bavards, diligents mais pas pressés (combien de fois nous sommes-nous fait répondre à gauche à droite par des Italiens : Tranquillo !... voulant dire : pas de problème, prenez tout votre temps).

Boire comme une grande c'est amusant



Érica devant une étal de tarallis des Pouilles


Carbonara : personnage historique du XVe siècle ayant donné son nom à un plat célèbre, ainsi qu'à cette rue de Napoli


Pâtes longues aux palourdes

Le chocolat de Modica confectionné selon des méthodes traditionnelles, avec des cristaux de sucre et sans beurre de cacao... Et les beignes de Palermo : si vous n'aimez pas les beignes vous allez changer d'idée en goûtant à ça. Et à bien y penser toutes les douceurs goûtées en Sicile, fondant ensemble des siècles d'occupations arabe, normande, espagnole, etc.

Enfin, les petits citrons. (L'auteur français Alain de Botton a dit en blague qu'il aimerait fonder une religion sur le citron...)





Dessert d'un resto sicilien populaire auprès des travailleurs, à Enna




Erica et Charlotte se délectent d'un dessert au citron à Matera (sud de l'Italie)

vendredi 25 juin 2010

Un 24 juin en Maremme

La journée a commencé normalement, à discuter des plans du jour. Allons faire le tour de l'Argentario, cette ancienne île reliée au continent par deux lagunes de sable, tout le monde en voiture ! En vélo de montagne c'aurait été plus approprié.

Nous passons Porto Santo Stefano au nord et poursuivons notre route sous le soleil. Quelques kilomètres plus loin, une affiche annonce la fin de la route communale. Nous décidons de poursuivre, confiants qu'une route de bitume même craquée nous mènera de l'autre côté de la presqu'île. Erreur.

Quelques kilomètres plus loin, une autre affiche : résidants seulement ou quelque chose du genre, et avertissements sur plusieurs lignes : route dangereuse, courbes raides, chemin étroit. Nous poursuivons ; Patrick n'aime pas revenir sur ses pas.
Le chemin rétrécit. Nous croisons deux ou trois autos alors on se dit ça doit bien passer. À un moment donné une Passat familiale s'engage dans le chemin derrière nous ; on se dit qu'ils doivent savoir où ils vont. Nous poursuivons. J'ai les mains moites.

Mon projet qui n'emballait pas Patrick au départ lui tombe maintenant sur les nerfs.

Une pancarte avec point d'exclamation annonce les quatre prochains kilomètres en garnotte. Le bitume finit ici. Trop tard pour faire demi-tour. Nous poursuivons, craintifs. Après environ 400 mètres de montée au bord d'un précipice, je dis à Parick d'arrêter l'auto en haut de la côte : je veux sortir maintenant et demander aux autres derrière s'ils connaissent ce chemin. J'ai besoin d'être rassurée.

Ils sont trois, deux hommes, une femme. Des Autrichiens. Des Autrichiens ! Ils n'en savent pas plus que nous et ils ont l'air pas mal énervés. Misère. Je pense à mes deux chéries dans l'auto et je vois le précipice à côté de l'auto stationnée. Patrick court en bas de la prochaine pente en éclaireur. Il revient en disant que ça a l'air moins pire après. Je demande au conducteur de la Passat s'ils ont un cellulaire, en cas de problème. Oui. Mettons... Let's stay together! OK, on ne se lâche pas. Il nous reste 3,5 kilomètres dit l'un des hommes, mi figue, mi raisin.

Dans l'auto un Patrick logique se montre super rassurant : si on tombe en bas du précipice le cellulaire ne servira pas à grand-chose. En effet.

Mais là on descend et à droite comme à gauche des clôtures doublées de végétation me donnent l'illusion d'un garde-fou.

Effectivement la suite était moins pire mais tout de même excitante. Nous avons rejoint Porto Ercole où le peintre Caravaggio mourut en 1610. Ensemble nous avons dîné dehors. En Croatie c'était pire que ça, mais là nous avons des enfants, c'est différent. Sûrement pas aussi pire qu'en Équateur (Patrick) ou au Venezuela (Valérie) ou cet autre endroit où j'avais vu des carcasses de véhicules abandonnées dans les ravins, en Thaîlande ? À Cuba ? Bref.

Morale de l'histoire : abondance de routes ludiques en Italie, mais quand un panneau indique une route avec un point d'exclamation, ce n'est pas à prendre à la légère.

À part ça Erica s'est fait une coupure (mineure) au doigt en préparant une salade de pâtes avec sa soeur à notre arrivée.

Pus tard, deux biches se sont approchées d'elles lorsque nous marchions dans un sentier sur la lagume. Elles leur ont donné quatre chips.

+++

La Maremme est une partie marécageuse de la Toscane. Cette terre fut infestée de malaria jusque dans les années 1950 !

+++


Sous la branche du haut vous voyez Porto Ercole et à gauche derrière la montagne (non montrée) se trouve une route normale d'après notre vieille carte Michelin mais inscrite en pointillés sur les cartes Michelin plus récentes...

Curieux ? Jetez un coup à la configuration particulière du monte Argentario dans Google Maps.

Si on avait regardé là avant de partir on aurait vu que l'itinéraire suggéré par Google ignore complètement la route que nous avons prise.

Et dire que pendant ce temps-là, on recense une tribu de Papous nus vivant encore de cueillette et de chasse.

mardi 22 juin 2010

+++ Vini



Vignes poussant à flanc de montagne dans le nord de l'Italie, près de Bolzano


Nous avons bu pas mal de vin depuis notre arrivée ici il y a presque neuf mois... probablement un peu trop diraient nos médecins! Beaucoup de vin local au restaurant (vino sfuso – en fût ou vino della casa) mais aussi différentes appellations régionales selon l'endroit où nous nous trouvions. Acheté en partie à l'épicerie, à l'enoteca, au bar, au restaurant (on peut acheter pour emporter dans la plupart des restos).

Allons-y par ordre de destinations :


Soriano nel Cimino (Lazio) :
Le Lazio n'est pas une grande région pour le vin, donc rien de mémorable durant cette première semaine en Italie. Beaucoup de vini da tavola et IGT (Indicazione Geografica Tipica) et du gros rouge à 1,40 euro le litre!


Cortona (Toscana) : Une des meilleures régions pour le vin, l'Est de la Toscane. Pas trop loin de Montalcino, Montepulciano et du Chianti. Tout ça en plus des appellations moins connues comme Orcia & Cortona. Au supermarché local, on trouvait de tout : du vin IGT à 2-3 euros la bouteille au grand Brunello. Coup de coeur pour certains Vino Nobile di Montepulciano, pas donné mais moins cher qu'un Brunello. Aussi le Chianti Classico Badia a Coltibuono 2007.


Lucca (Toscana) : Montecarlo, Colline Luchesi sont les appellations les plus courantes autour de Lucca, mais aussi Carmignano (au nord-ouest de Florence). Les vins locaux ne sont pas très complexes mais toujours bien équilibrés et agréables à boire. Bons souvenirs pour certains Montecarlo ainsi que les vins de Valgiano et le Picchio de Colle di Bordocheo (Colline Luchesi). C'est aussi à Lucca que j'ai découvert quelques vins de Bolgheri, du Trentino et du Piedmont grâce aux bons conseils de l'enoteca locale.


Pompei (Campania) : Un Taurasi a agrémenté notre souper à Pompéi. Un vin assez particulier, de cépage Aglianico.


Reggio Calabria (Calabria) : Je ne sais pas si j'avais déjà bu un vin de Calabre avant de mettre les pieds à Reggio. Nous avons bu des vins de l'appellation Cirò lors de nos deux soupers dans cette région. Agréablement surpris par la qualité et le prix.


Taormina (Sicilia) : L'appellation Etna gagne en popularité avec de petits producteurs et des vins uniques cultivés sur les flancs de ce volcan de plus de 3000 m.


 L'Etna photographié en février 2010

Modica (Sicilia) : Ici, on cultive principalement du Nero d'Avola mais aussi un peu de Frappato un cépage qui donne des vins moins lourds, avec beaucoup de fruit et parfois très surprenants comme ce Frappato 2008 COS bu dans un resto de Modica. Me rappelait un peu certains pinots noirs. Il y a aussi la DOCG Cerasuolo di Vittoria, un mélange des deux cépages cités ci-dessus.


Palermo (Sicilia) : Géographie oblige, moins de vignes dans ce coin de la Sicile (trop montagneux). On y retrouve donc des vins du Sud-Est et du Sud-Ouest. Encore du Nero d'Avola, un peu de Syrah...


Roma (Lazio) : Comme mentionné au début, pas grand-chose d'excitant dans le Lazio. Semblerait que quelques Cesanese sont très bons... il y a aussi le blanc Frascati. Une belle découverte à Rome fut un Montepulciano d'Abruzzo offert par une amie de la propriétaire de notre logement.


Peschici (Puglia) : Découverts ici, les vins de la région de San Severo dans le Nord des Pouilles, près de la péninsule du Gargano. Une belle surprise!


Monopoli (Puglia) : Du Primitivo (l'ancêtre du Zinfandel américain) et du Negroamaro à profusion. Deux appellations semblent se démarquer : Gioia del Colle, au sud de Bari et Salice Salentino encore plus vers le sud.


Montalto delle Marche (Marche) :

Du bon vin dans les Marche même si on y trouve pas de «gros noms». De très bons vins locaux, et quelques appellations qui méritent un essai : Rosso Piceno et Rosso Conero.


Ferrara (Emilia-Romagna) : Pas une grande région pour le vin, cependant entourée au nord par la Vénétie et au sud-ouest par la Toscane. Beaucoup de Lambrusco (un rouge frizzante) et sinon du Sangiovese di Romagna.


Bolzano (Trentino Alto Adige) : Beaucoup de bons vins et de vins différents dans cette région montagneuse où on cultive la vigne dans les vallées mais aussi en hauteur. J'étais bien content de pouvoir déguster de nouveau les vins des appellations Lagrein et Santa Maddalena que j'avais bien aimés lors d'une visite précédente. On y trouve aussi de bons vins à base de cabernet franc. Sans compter les blancs : Pinot Grigio, Gewurztraminer, etc.
Je pense aussi que c'est là que nous avons eu les plus beaux verres à vin du voyage dans les restaurants.


Pianello del Lario (Lombardia) : Région qui m'était peu familière en ce qui concerne le vin. J'ai découvert les vins de la Valtellina, vallée au nord du lac Como. À base de Nebbiolo (cépage utilisé pour les célèbres Barolo), ces vins sont surprenants. Il faut voir les vignes accrochées aux montagnes des Alpes dans la région de Sondrio. C'est aussi en Lombardie qu'on trouve le Franciacorta, un des mousseux les plus connus de l'Italie ainsi que l'appellation de plus en plus populaire Oltrepo Pavese qui donne des vins frizzante ou fermi.


Tagliolo Monferrato (Piemonte) : Le Piédmont c'est avant tout la région des Langhe et le cépage Nebbiolo (Barolo et Barbaresco). Nous étions dans la région d'Alessandria, un peu moins célèbre, mais où la vigne est omniprésente quand même. Barbera del Monferrato et Dolcetto di Ovada sont des appellations qui nous ont surpris, surtout quand on considère les prix avantageux de ces vins.
Le propriétaire du château de Tagliolo nous expliquait que pour faire son meilleur Dolcetto di Ovada, il élimine 50% de la vigne vers le mois de juillet afin d'obtenir plus de concentration dans les grappes restantes. Le résultat? Un Dolcetto qui ne ressemble en rien à ce que je connaissais de ce cépage, le tout à moins de 10 euros (13$) la bouteille.


Ansedonia (Toscana) : Nous voici en Maremme Toscane, un peu plus au sud que la région célèbre de Bolgheri qui est connue dans le monde entier pour ses Sassicaia et Ornellaia. Ici, nous avons goûté au Bianco di Pitigliano et au Morellino di Scansano. Cela dit, nous buvons encore de ce vin du Piédmont acheté à Tagliolo, près d'Ovada.


Évidemment, nous avons aussi bu pas mal de Prosecco de la Vénétie un peu partout en Italie ainsi que quelques grappe et amaro (souvent faits maison) en digestif.



En presque neuf mois d'aventure, seules deux bouteilles non italiennes : un vin de la région du Valais et un Rioja espagnol bus en Suisse!
Vivement un bon Bordeaux à notre retour à Montréal!


Collines plantées de vignes dans la région des Marches (centre de l'Italie)

dimanche 20 juin 2010

Religiosité et cellulaire

Dans le Sud de l'Italie nous avons vu des gens pieux illustrant ce que nous avions lu ou entendu sur le Mezzogiorno.

Quelques exemples :
  • Une fille conduit un scooter. En passant devant une église de Napoli, elle lâche une poignée pour faire son signe de croix d'une main, en roulant.
  • D'innombrables édicules et mémoriaux funéraires installés sur le bord des routes ou adossés aux murs.
  • Ce signe de croix capté en face d'une église de Reggio Calabria :


Nous sommes entrés en touristes dans des lieux de culte en-dehors des heures de messe et avons remarqué parfois une personne esseulée là, sur un banc, en train de pianoter ou de parler sur un cellulaire. Quel manque de respect ! Peu importe mes convictions personnelles, je trouve ça poche.

Les Italiens sont fous de leur cellulaire.

Selon une source fiable que vous connaissez, le nombre de téléphones cellulaires surpassait le nombre d'habitants en Italie il y a quelques années. Les tarifs prohibitifs des lignes terrestres et d'autres éléments contextuels expliquent peut-être cette popularité. Entéka je garderai le souvenir de gens scotchés à leur appareil à tout moment et en toutes circonstances, au volant de leur voiture, à moto, en courant le marathon, à l'épicerie, dans le train, en servant des clients et même en roulant 40 km/h sur un vélo.

Anecdote : lors de l'achat d'un téléphone portable (!), j'ai dû attendre environ une demi-heure dans la boutique pour compléter la transaction, le temps que le vendeur finisse sa conversation sur son cellulaire.

Mémorial funéraire adossé au mur extérieur d'une habitation, Napoli

samedi 19 juin 2010

L'ouie

L'environnement sonore de notre appartement palermitain ressemblait à ceci. Écoutez ce clip enregistré à la fin de l'hiver dernier (l'image est nullle, ne faites qu'écouter) :



1. Comme vous pouvez le deviner nous habitions directement au-dessus de la rue du marché. Ambiance cinq étoiles !

Cela et les appels à la criée des vendeurs itinérants croisés dans différentes villes du sud (surtout dans l'Italie du Sud) arrivent en première place de notre palmarès bien personnel de sons marquants notre voyage.

2. Les klaxons en guise de salutations. On klaxonne quelqu'un en passant pour lui dire bonjour (d'automobiliste à piéton/cycliste).

3. Les oiseaux qui font des vocalises.
Bémol : les sons naturels de la campagne auraient-ils émoustillé nos oreilles de citadins ?

4. Les jappements de chiens, de jour comme de nuit.
Bémol (bis) : les sons naturels de la campagne auraient-ils émoustillé nos oreilles de citadins ?

5. Les sirènes d'ambulances au son caractéristique.

vendredi 18 juin 2010

Crema Novi, cocorico et calcio

Crema Novi
Une tartinade aux noisettes et au cacao vient de Novi Ligure, non loin d'ici dans le Piémont. Au Québec on trouve cette variante du Nutella, meilleure disent certains ; elle est faite à 45 % de noisettes d'après l'étiquette. Miam !

Cocorico
Réveils au chant du coq cette semaine.
Nous n'avons pas goûté aux oeufs des poules de notre voisin, mais au plaisir renouvelé de raconter La Petite poule qui voulait voir la mer à nos poulettes. Bien écrit, cocasse et joliment superbement illustré, ce livre raconte l'épopée d'une poule aventureuse défiant l'autorité parentale pour partir en voyage. Perdue en mer, elle est rescapée par Christophe Colomb en personne et se ramasse dans le Nouveau Monde...
L'un des rares livres en français trouvés à Lucca, et il fera la traversée outre-Atlantique, c'est certain !

Excepté le chant des coqs, des grillons et des tracteurs, c'est le silence noir ici, à une heure de Gênes...

Un luxe, le silence ? En tout cas trois livres viennent d'être publiés sur le silence :
Calcio
Les filles adorent apprendre les rudiments du soccer. Pardon, du calcio...



... parce que, tadadam : elles parlent italien !

Cela a débloqué en mai dernier quand elles ont commandé, seules, deux bouteilles d'eau, l'une gazeuse, l'autre naturale. La serveuse les a comprises du premier coup.



Cette semaine elles ont conversé avec des compagnons de jeux dans un baby parking (!), tout en italien.

Elle font des phrases complètes et nous sortent même de nouveaux mots.


Le chien de la maison ne veut pas jouer au ballon, n'en déplaise à Charlotte

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Petite annonce : Jeunes italophones recherchés à Montréal pour jouer avec jumelles de cinq ans. Disponibilité : à compter de juillet 2010. Vin et supervision parentale fournis.



jeudi 17 juin 2010

Escapade à Torino

Charlotte et Valérie

Après Erica à Bologna, c'était au tour de Charlotte de faire une escapade de quelques heures avec sa maman, à Torino (Turin si vous préférez), la capitale du Piémont.







Charlotte à l'abri de la pluie torrentielle sous un portique de Torino

















Balcons, Torino


p.-s. -- Hélène, j'ai pensé à toi en voyant des macarons.















En mai dernier, Erica et moi prenions un train de Ferrara à Bologna

mercredi 16 juin 2010

+++ L'accueil

En 2001 une dame mandatée par le propriétaire de l'appartement que nous avions loué près d'Assisi nous avait ouvert la porte, réclamé un dépôt en liquide et donné les clés, ensuite elle était partie subito presto. Très différent de l'accueil reçu ici dans le Piémont : échange de civilités à notre arrivée, visite de l'appartement, offre (déclinée) d'un café puis invitation (acceptée) à descendre boire un verre de blanc chez les propriétaires, sans oublier la visite de la dame le lendemain matin pour s'assurer que nous ne manquions de rien et nous suggérer des endroits à visiter dans la région.

En ouvrant le frigo, agréable surprise. Une boîte de jus, un carton de lait et deux bières. Sur la table, un bouquet de fleurs sauvages, du pain et un bol de cerises...

Kit de survie familial
Après 12 locations d'appartements seulement en 2009-2010, nous étions rodés samedi dernier. Nous avions prévu un arrêt à l'épicerie en route entre notre dernier appartement et celui-ci, pour acheter le nécessaire. (Le dimanche les commerces sont généralement fermés.) L'idée, c'est de disposer de collations pour les enfants et d'assez de bouffe pour un repas ou deux et le premier déjeuner.

Par notre faute nous nous sommes retrouvés sans bouffe à quelques reprises par un dimanche ou un jour de congé férié. Le resto peut alors dépanner mais il y a des limites à aller au resto... et on n'y trouve pas de produits hygiéniques.

Note : Attention, le passage qui suit pourrait vous dégoûter par excès de familiarité et de banalité.

Quand on est arrivés à Peschici (Pouilles), Erica avait très envie et il n'y avait pas de papier. Pas d'essuie-tout ni papier journal ou débarbouillette, rien. Nous n'avions pas de mouchoirs non plus. Une situation merdique à gérer dans les minutes suivant notre arrivée « chez nous » après plusieurs heures de route, devant une hôtesse impuissante. Depuis cette petite mésaventure, nous traînons toujours du papier avec nous !

Notre palmarès de l'accueil
Les accueils les plus sympas sont faits de petites attentions. Par exemple on fournit un « kit de survie » familial composé d'un paquet de pâtes sèches, d'un pot de sauce du commerce, d'un pot de yogourt ou de lait et de quelques fruits frais.

1. Ici, donc.


Notre hôtesse piémontaise goûte à la sauce, celle faisant l'objet de la leçon

2. À la fermette toscane et à Montalto (Marches), il y avait de l'huile d'olive et du beurre dans le kit de survie.

3. À Modica (Sicile), la dame mandatée par le propriétaire pour nous accueillir a transporté une partie de nos bagages sur environ 400 m up and down, de notre auto à l'appartement dans une ruelle. Attentions similaires dans le centre historique de Lucca (Toscane) où l'agente nous a aidés à transporter nos sacs avec son ami, propriétaire d'un hangar, entre cet endroit-là et l'appartement (accessible seulement aux détenteurs d'un permis spécial).

4. À Monopoli (Pouilles), le fils de la propriétaire, quand il a vu qu'il manquait une carte de la ville, est parti avec Patrick pour en chercher une, tout en lui indiquant des lieux intéressants en passant.

5. À Rome, la propriétaire nous attendait debout dans la rue pour réserver une place de stationnement. Sachant que nous avions passé la nuit sur le traversier Palermo-Napoli, elle avait même préparé à dîner pour nous quatre !

lundi 14 juin 2010

Pizza

Et puis, la pizza était bonne ? Oui mais ce sera meilleur la prochaine fois... On ne peut pas s'improviser pizzaiolo ! Nous l'avions trouvée bien meilleure à Napoli (évidemment).
Cela m'a donné le goût de recommencer et de me pratiquer quand nous serons revenus, surtout que j'ai appris comment faire de la focaccia (que Patrick aime tant).
Demain : cours de sauce ragù 101.
Nous vous préparons toutes sortes de palmarès sur nos expériences italiennes. Revenez nous voir. En attendant ce pot-pourri de photos récentes, pour faire plaisir aux grands-mamans.

Elles ne se lâchent pas !




Erica (avant de perdre une dent)

Erica à Ascoli Piceno

Erica à Bologna avec un bandeau...

... qu'elle a transformé en chandail pour Barbie !


Charlotte à Modena, la ville du vinaigre balsamique


Charlotte à Verona

Charlotte avec Bubu...

... et hier à Rocca Grimalda (Piémont)


dimanche 13 juin 2010

Mettre la main à la pâte

Isabella vient de me montrer comment faire de la pâte. Voyez ses mains pétrir la pâte de la pizza que nous mangerons ce soir :



Pendant ce temps, son mari chauffait le four à bois à l'extérieur de la maison.

La suite de la leçon aura lieu dans une heure ; il faut attendre que la pâte lève.

Passo San Marco a bici



Durant notre séjour à Bolzano et ensuite au Lac Como, nous avons vu de près ou de loin, plusieurs cols (passi en italien) importants des Alpes. Stelvio, Gav
ia, Spluga, Gotthard, San Bernardino, Livigno, ...

Vendredi j'ai grimpé à vélo la Passo San Marco du côté de Morbegno, dans la région du Valtellina. Quelques images non loin du sommet (1992 m).


J'ai par la suite réalisé en consultant ce site, que ce col est le 12e plus important de l'Italie (sur 4476 répertoriés) en terme du dénivelé. 26,6 km de long et 1742 m de grimpe.

samedi 12 juin 2010

Mantova (Lombardie)

Des amandes se fondent dans un gâteau tout moelleux : c'est la mantovana. Nous avons découvert cette douceur pour la première fois en faisant notre épicerie à Camucia en octobre, au comptoir des pâtisseries.

La mantovana vient de Mantova en Lombardie.

Une foire de vieux livres m'y a attirée il y a quelques semaines.


À la porte de ces professionnels, des enseignes discrètes


Il pleuvait. Le temps gris ne nous a pas empêchés d'apprécier la beauté de cette ville d'environ 48 000 h enserrée entre deux lacs.


Les filles ont grignoté une piadina, un sandwich (autre spécialité régionale) pendant que nous prenions l'apéro à l'abri sous un portique. Puis une mantovana dans la vitrine d'une boulangerie nous a attirés à l'intérieur. Elle a fait le voyage du retour à Ferrara avant d'être dévorée en trois jours. Il en sera question dans un éventuel billet gastronomique résumant nos expériences du goûter.

Il y a aussi la sbrisolona, littéralement craquante.


Avec des températures de 28 à 32 degrés, il fait plus caldo que freddo ces jours-ci à Mantova


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Nous avons quitté la moiteur du lac Como pour descendre au pays des truffes, des noisettes et du Barolo. 

Nos hôtes, elle de Genova, lui de Bolzano, parlent français. Ils ont dit que l'un de leurs fils est allé l'an dernier à Montréal pour étudier... l'anglais. Notre meilleur accueil jusqu'à maintenant. Plus de détails dans notre prochaine communication.

jeudi 10 juin 2010

Des chiens et des tunnels




Nous habitons dans un localité de 1030 habitants avec au moins 132 chiens. Il y a un dentiste, un bar, un salon de coiffure et une esthéticienne (sous le même toit, commerce familial), un bar-ristorante-pizzeria, un centre d'hébergement, au moins une école, une boulangerie, une coop alimentaire (on ignore ce que ça veut dire exactement) et un marché hebdomadaire. Cela fait à peu près le tour, sans oublier l'église et l'aire de jeux adjacente au bord du lac.

Les indications routières vers notre appartement étaient claires : garer la voiture dans un petit espace à droite « près des deux barking dogs et de la camionette habituellement stationnée à cet endroit ». Les deux chiens de garde jappent toujours en nous voyant, même après plusieurs jours de « fréquentations ».

Il y a d'autres chiens sur la route vers le village – c'est-à-dire vers le bar. Le matin ça va ; l'après-midi ils sont lâchés en liberté dans le chemin. À part ça on croise une cascade et le bureau du dentiste et on a une vue sur les montagnes.

La grue entre notre chemin et le lac fait un peu de bruit durant les heures ouvrables.

Des motocross se font entendre de temps à autre.

À part les chiens, la grue, les motocross et la circulation intermittente, c'est plutôt calme par ici.

Pour aller à Dongo à côté (là où Mussolini fut arrêté et fusillé) il faut passer à droite d'un tunnel en sens unique inverse. Pour en revenir il faut passer par ce tunnel. Un autre tunnel plus long passe sous ce dernier pour faire relier les autres localités voisines.

C'est un peu compliqué tout ça pour dire que c'est un territoire de tunnels et de cascades. Nous le quitterons samedi pour aller dans le Piémont, avant-dernière étape de notre voyage.

En arrivant à Bellagio (l'intention n'est vraiment pas de vous faire baver ici – si vous bavez d'envie vous n'êtes pas obligés de nous lire hein...)


Menaggio, l'une des nombreuses localités bordant le lac Como








Petite mise en scène spontanée à Como ; nous ne savons pas combien de temps il nous reste à vivre alors nous en profitons pour nous amuser un peu