Nous séjournons dans l'un des vieux quartiers populaires de Palermo (mais est-ce pertinent de le dire, tout Palermo étant vieux). Ce quartier s'appelle le Capo.
Des chiens errent le soir dans les rues. Le matin, on les voit dormir, repus après avoir fait leur régal de bouts de viande et d'os laissés au sol par les marchands. Nous habitons directement au-dessus de la rue du marché. Vue de notre balcon :
Dès 8 h nous entendons le poissonnier d'en face acclamer périodiquement ses produits. .... super fresco ! (Connaissez-vous un poissonnier qui affirmerait le contraire ?) Avec sa voix puissante il pourrait faire de la scène celui-là : portes et fenêtres fermées, nous l'entendons bien. Bonjour l'ambiance !
Dans les ruelles du Capo, des résidants entrouvent leurs portes. Ils parlent d'un balcon à l'autre. Ils partagent un gril improvisé dans cet espace public aux allures de cour privée.
Dans les rues commerçantes, on trouve des produits ménagers, des puces chinoises, des paniers en osier, des chaussures à bas prix, etc. Des épiceries aussi.
Les étals de nourriture sont concontrées dans notre pâté de maisons. Messieurs (surtout) et mesdames proposent leurs produits frais et des mets prêts à manger comme des arancine et d'autres préparations salées, ou sucrées tels des beignets.

Beaucoup de ce qui est offert est frit. C'est pour cela qu'on appelle frittulara les vendeurs de gras animaux frits dans le saindoux. Patrick a goûté au pani ca meusa : de la rate, du poumon et de la trachée bouillis, réchauffés dans le saindoux, relevés d'une pincée de sel et servis dans un pain au sésame. Il paraît que ç'a a un goût intense, inimitable...
Il y a aussi des vendeurs de tripes de veau et d'autres parties d'estomac. Ils ont apparemment survécu aux histoires de vache folle bien que le nombre de parties comestibles ait dimimué, ai-je lu dans une brochure tourisitique publiée par la Ville.
Cette cuisine de rue serait l'une des plus anciennes encore existantes.
Vous en voulez encore ? Dans le Ballarò, un autre marché historique de Palermo, j'ai vu une tête de veau entière. Avec les oreilles, les yeux, le poil et tout. En dessous de cette tête retenue par un crochet, il y avait des boyaux à vendre et d'autres parties blanchâtres, assurément prélevées d'une bête. Mâchoires, pieds, tétines, tout se mange à Palermo !
Quant à moi, bien qu'omnivore, je préfère les poissons et les fruits de mer et nous ne sommes pas en reste à ce chapitre. Nous avons profité de l'espadon, pêché localement bien sûr ; le saumon vient de la Norvège.
Avant-hier j'ai apprêté cette pieuvre en suivant les conseils du chef Danny Saint-Pierre, ici, pour la cuisson. Résultat ? Mitigé. Les petites n'ont pas aimé. Je recommencerai.
Question : trouve-t-on de la pieuvre fraîche au Québec ?
Au menu ce soir : ces calmars :
Petit détail : nous n'avons pas d'eau courante depuis hier. Problème municipal ; la fontaine en face de chez nous est à sec aussi. Et l'Indien de l'épicerie au rez-de-chaussée manque d'eau aussi, tout comme le marchand de pantoufles qu'on salue en sortant sauf l'après-midi, quand il fait son petit somme, assis au milieu de ses paires de chaussures étalées sur le pavé !




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